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LE BLOG DE PASCAL DEBRE
4 août 2015

ELECTIONS : KENGO RATE SON TACLE

 

L_on_Kengo

Les observateurs attribuent au Président du Sénat le déficit de quorum qui a failli hypothéquer les élections locales qu’il a toujours combattues au profit de la présidentielle et des législatives.  Une nouvelle session est annoncée pour lundi.

On a frôlé la catastrophe. N’eût-été la clairvoyance des Députés Nationaux, le calendrier électoral global allait être compris, du moins sur son volet des élections locales. Celles-ci étaient, en effet, conditionnées essentiellement par le vote, au Parlement, de la loi portant répartition des sièges pour les locales. C’est pour ce faire que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, avait sollicité et obtenu la convocation d’une session extraordinaire du Parlement.

Le projet, qui avait été adopté à l’Assemblée Nationale avant son envoie au sénat pour une seconde lecture, a failli ne pas aboutir. Et pour cause : la Chambre haute du Parlement n’a pas pu l’adopter faute, non seulement d’un quorum requis au dernier jour de la session, mais aussi d’un accord sur certains de ses articles. En effet, sur les 108 membres qui composent le Sénat, 62 membres ont pris part au vote. 48 ont voté oui. 1 a voté non et 13 se sont abstenus. Cependant, pour être valable, ce vote devait se faire en présence de deux tiers des Sénateurs, soit 72 personnes.

Malgré cela, il est apparu des divergences sur certains aspects au niveau du Sénat, mais qui ne comptait plus du fait du défaut de quorum. C’est grâce à la clairvoyance des  Députés qu’on a pu sauver les meubles. Dans l’impossibilité de pouvoir statuer en dernier instance à cause du vide de décision du Sénat, Aubin Minaku a sollicité et obtenu de ses pairs de patienter, le temps de consulter les juristes sur cette situation inédite. Rien n’est encore perdu donc.

Tout est ainsi bien qui finit bien, mais les observateurs n’ont pas fini de s’interroger sur ce jeu de Ponce Pilate des Sénateurs qui, manifestement, auraient refusé de porter la responsabilité du vote de cette loi qui consacre l’incontournable des élections locales dont une frange de la classe politique ne veut pas. En effet, les analystes ne s’expliquent pas comment les sénateurs, pourtant des sages, ont ainsi mis en péril tout le processus électoral en s’absentant le jour décisif du vote de la loi sous examen.

On explique que certains d’entre eux n’en pouvaient plus d’attendre une plénière qui s’est finalement ouverte en fin de journée du vendredi 31 juillet dernier pour des raisons inexpliquées. D’autres se seraient absentés de la ville, soit pour raison de maladie, soit suite à leur accompagnement du Chef de l’Etat au Katanga puis à Goma où il vient d’inaugurer la piste de l’aéroport de cette ville.

 

La main de Kengo

D’aucuns sont, cependant, convaincus qu’on a assisté là à une tentative de sabotage du calendrier électoral par ceux qui réclament sa révision pour privilégier les élections présidentielle et législatives et renvoyer de nouveau les locales. Dans ce coup fourré, c’est la main de Léon Kengo Wa Dondo que les analystes voient le plus. « Nous savons tous que le Président Kengo milite pour la révision de la loi électoral dans le sens du renvoi des élections locales après 2016 pour privilégier la présidentielle et les législatives », soutient un Sénateur. Notre interlocuteur rappelle, à ce sujet, que lorsqu’il avait conduit la délégation de son parti politique auprès du Chef de l’Etat dans le cadre des consultations de ce dernier, Kengo avait, au sortir de l’entretien, déclaré ce qui précède, estimant que le budget 2015 n’avait pas prévu les élections locales et que l’on ne sait pas où on va trouver l’argent pour les organiser.

Mais, quelques jours plus tard, cette fois-ci à la tête de la délégation des Sénateurs toutes tendances confondues, le Speaker de la Chambre haute avait, au sortir de leurs entretiens avec le Président de la République à la Cité de l’Union Africaine, tenu un discours tout à fait contraire, certainement parce que c’était la tendance dominante auprès de ses pairs Sénateurs.

Ceux qui savent combien l’ancien multi-Premier Ministre du Zaïre est tenace dans ses positions n’excluent donc pas que l’absence suspecte de certains Sénateurs qui a provoqué un défaut de quorum fin juillet vienne, comme stratégie, de sa part. L’homme de la rigueur aurait ainsi voulu se la joue propre, sans laisser sa propre trace.

Son tacle n’a, cependant pas marché, car il restait une autre étape au niveau de la Chambre Basse. Ici, Aubain Minaku aura su tirer son épingle du jeu en sauvant les meubles avec ses pairs.

A la clôture de la session extraordinaire, en effet, le Président de l’Assemblée Nationale a insisté sur la nécessité de l’organisation des élections de la base au sommet, tout en rappelant que les Assemblées Provinciales, le Sénat ainsi que certains Gouverneurs de provinces sont bien au-delà de leur mandat contrairement au délai de cinq ans prescrit par la Constitution. " Organiser les élections de la base au sommet signifie, dès que les moyens sont mobilisés, organiser les élections des députés provinciaux, parce qu’ils assurent leur mandat depuis 2006 et sont bien au-delà de 5 ans prescrits. Organiser les élections de la base au sommet signifie, après les députés provinciaux, élire les gouverneurs de provinces, qui sont bien au-delà de leur mandat, 4ème année. Organiser les élections de la base au sommet signifie élire les sénateurs qui sont bien au-delà de leur mandat, la 4ème année ; organiser les élections de la base au sommet signifie élire les députés nationaux qui sont entrain de tendre petit à petit vers la fin de leur mandat, après avoir passé à la trappe populaire en 2006 puis en 2011. Et enfin organiser les élections de la base au sommet signifie l’élection présidentielle. En 2006 et 2011 elle a été organisée, et en 2016, elle devra encore l’être parce que la Constitution prescrit que le président en exercice procède à sa remise reprise avec un président élu. Et donc c’est cela l’organisation des élections de la base au sommet ", a-t-il martelé.

L’a-t-on entendu et compris à la Chambre haute. En tous cas, il est annoncé une nouvelle session extraordinaire au Sénat le lundi prochain. Une nouvelle opportunité, selon des indiscrétions, qui devrait permettre à la chambre des sages de se rattraper…

Jonas Eugène KOTA

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