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LE BLOG DE PASCAL DEBRE
25 novembre 2015

JOURNALISME ET ACTIVISME POLITIQUE : LES MENSONGES DE FREDDY MULONGO EPINGLES

Freddy_Mulongo

Ceci ne va pas être la première fois que je dénonce les dérives de Freddy Mulongo qui se fait passer pour un journaliste alors qu’il n’en est pas. Pendant des années, les gens se sont laissés aller à sa supercherie pour le simple fait que l’imaginaire général, en RDC comme ailleurs, présente quiconque tient un micro comme journaliste ou tous ceux qui écrivent dans un journal ou un blog internet comme journaliste.

Plusieurs métiers peuvent être exercés dans un média sans que tout le monde soit journaliste. Pour le cas spécifiques d’une radio, par exemple, il y a des opérateurs de prise de son, des réalisateurs, des régisseurs, des animateurs d’antenne et des programmes de production, etc., sans compter la direction des informations où l’on retrouve des reporters, des preneurs de sons et d’autres corps de métier liés à l’information.

Mais lorsqu’on creuse pour aller dans la vocation de ces médias ou, pour le cas d’espèce, des radios, il se peut qu’il y en ait qui n’ont pas besoin d’une direction des informations. C’est le cas de certaines radios dites communautaires selon leurs créneaux d’intérêt.

Le développement de l’internet a amené à l’émergence d’un autre genre de communication avec des blogs. A ce jour, il est encore difficile de classer ces blogueurs dans la catégorie de journalistes ou ces blogs dans celle des médias d’information, même d’information générale. Il s’agit de support de contacts, de chronique et autres activités sans rapport ni avec les techniques de collecte, de traitement et de diffusion de l’information, ni du code d’éthique et de déontologie qui dicte la conduite d’un journaliste devant une information ou ce qui est supposé l’être.

Vu sous cet angle, et au regard de la nature des productions qu’on lui connaît, Freddy Mulongo peut-il prétendre être journalistes ? ce n’est pas parce qu’il s’est présenté un jour sous ce statut, parce qu’il aurait obtenu une carte de presse de l’UIPF grâce à la distraction d’un certain Georges Gros à Paris et qu’à partir de là il aurait obtenu des sauf conduit comme journaliste à l’Elysée, au Quai d’Orsay ou à l’ONU qu’il serait devenu journaliste.

Soyons sérieux à un moment donné de nos vies.

Si je me suis attardé sur cette mise au point, c’est pour en venir à ma préoccupation première qui est cette affliction que m’a encore infligé Freddy Mulongo avec ses mensonges de pseudo journaliste. En effet, à la faveur de sa supercherie et de son imposture, il a réussi, le 20 novembre dernier, à figurer parmi les journalistes invités au Forum Mondial de la Démocratie qui s’est tenu avec le concours, entre autres du Courrier International.

A ce forum, Freddy Mulongo a abusé de la confiance de ses hôtes pour débiter des mensonges en croyant que l’histoire ne le rattrapera jamais à travers le monde. Pour des raisons de pédagogie et de méthodologie, nous allons proposer, ici, la synthèse de son intervention tel que présentée sur le site de Courrier International. Ensuite, nous allons présenter la vérité historique qu’il préfère galvauder pour des raisons qui lui sont propres.

 

Voici la version de Freddy Mulongo

« Je me suis inspiré des radios libres françaises pour créer Réveil FM à Kinshasa en 1999. Le gouvernement nous a considérés comme subversifs parce que nous avons fait des news. Les confrères m’ont élu président d’une association de plus de 200 radios libres émettant en république démocratique du Congo et en Afrique centrale. En 2006, les autorités m’ont demandé de passer un mot d’ordre sur toutes ces radios, appelant à élire Joseph Kabila. J’ai refusé et je suis devenu clandestin dans mon propre pays. L’Agence nationale du renseignement, qui est la Gestapo du régime, m’a questionné. L’ambassade de France est montée au créneau. RFI a parlé de nos problèmes. La Monuc, mission de stabilisation des Nations unies, a voulu savoir ce qui s’était passé. Je disposais de trois alternatives : l’arrestation, me faire assassiner ou l’exil. En 2007, les Nations unies ont décidé de m’exfiltrer dans un avion vers New Delhi, qui transitait par Entebbe [Ouganda]. Je suis parti et ce jour-là, j’ai pleuré toutes mes larmes… Depuis huit ans, je vis en France. Reporters sans frontières a tout fait pour m’aider. Je suis libre mais je me sens toujours menacé. »

 

Voici la vérité historique

  1. 1.   Notes liminaires sur les radios communautaires et les radios associatifs

Il est vrai qu’à l’époque, Freddy Mulongo avait eu des démêlés avec les autorités, mais pas pour la raison qu’il invoque, notamment son refus de lancer un mot d’ordre pour l’élection de Kabila. Ceci pour la simple raison qu’à l’époque, et même aujourd’hui, Freddy Mulongo n’était pas un leader d’opinion dont le mot d’ordre pouvait être suivi comme ce fut le cas avec Gizenga, au second tour de la présidentielle, dont le mot d’ordre avait été décisif pour la victoire de Joseph Kabila.

Il faut aussi lever cet amalgame qu’il tente de faire en parlant de radios libres au lieu de radios communautaires que fut, entre autres, sa radio réveil FM.

En effet, une radio communautaire désigne une radio faite par et pour une communauté, que ce soit une communauté géographique, sociale, éthique ou autre.

Par contre, une radio libre, initialement synonyme de celui de radio pirate, est un mouvement qu'ont entraîné les radios émettant clandestinement dans les années 1970 en Europe pour revendiquer la liberté d'expression et la fin des monopoles d'État dans le domaine de la radio et de la télévision. Le terme a continué d'être revendiqué ensuite par un certain nombre de radios associatives non-commerciales, héritières et continuatrices de ce mouvement. (Cfr : wikipedia)

L’occurrence du terme radio communautaire en RDC rejoint la période des ouvertures démocratiques avec le boom médiatique qui s’en est suivi. Loin de s’inscrire dans le cadre de la démocratisation par la liberté d’expression, notamment, les radios communautaires, qui étaient sans but lucratifs et apolitiques, avaient pour vocation l’encadrement des communautés de base par des programmes de développement, par exemple l’animation pour la formation de ces communautés afin qu’ils s’organisent en coopératives agricoles.

En son temps, la réglementation était telle que ces radios ne pouvaient pas diffuser des programmes politiques ni des news. Les archives existent pour l’attester et des ONG également pour cette même fin. Freddy Mulongo a ainsi trompé l’opinion en parlant de radio libre juste pour justifier l’activisme débordant qui le caractérise sous le couvert fallacieux de journalisme.

 

  1. 2.   La vérité sur l’activisme politique de Freddy Mulongo

Qu’est-il alors arrivé à Freddy Mulongo ? Dans les années 2004, en pleine période de guerres suivies des négociations pour la transition en RDC, tout allait dans le meilleur du monde jusque lorsque Freddy Mulongo a embarqué sa radio communautaire dans les dédales politiques. Il a commencé à introduire des programmes politiques et des news basés essentiellement sur des sujets proches du RCD, un mouvement rebelle qui sévissait à l’Est avant de se retrouver dans le Gouvernement 1+4. Les accointances de Mulongo avec le RCD passaient par l’épouse de Trésor Kapuku, un membre du RCD qui deviendra plus tard Gouverneur de la province du Kasaï Occidental pour le compte de son parti qui était une composante partie aux accords de Sun City.

Cette entorse au règlement se poursuivra jusqu’aux élections et ce, malgré les avertissements et les mises en garde de la Haute Autorité des Médias (HAM) qui avait la charge de la régulation des médias à l’époque. Récalcitrante, Réveil FM figurera parmi les radios qui subiront une série de suspensions pour avoir débordé les limites de leurs cahiers de charge.

Il n’y avait donc aucun rapport avec une quelconque injonction pour un appel au vote de Joseph Kabila pour la simple et bonne raison que j’ai évoquée plus haut.

De là partira une vaste campagne de dénonciation de ce que les promoteurs de ces médias et les organisations de défense de la liberté de presse appelleront musèlement de la presse. Pour des raisons que je n’ai pas à évoquer ici, des organisations internationales, dont la MONUC (Mission des Nations Unies au Congo qui apportait pourtant un concours financier à la HAM pour faire son travail, ces organisations donc organiseront un vaste complot contre la RDC  dans le but de ternir son image en matière de libertés de presse et d’opinion. Ce complot passera par une vaste campagne médiatique avec RFI comme pivot central des supports exploités.

Il sera alors normal que tous ceux qui étaient tombés sous le coup de la loi, mais qui seront « récupérés » par les auteurs de ce complot, soient présentés comme des martyrs de la liberté de presse et d’opinion pour, ensuite, bénéficier de tous ces soutiens dont parle Freddy Mulongo.

Plusieurs radios qui se trouvaient dans la même catégorie que Réveil FM avaient, depuis, changé de vocation pour devenir des radios généralistes ou commerciales. Ce statut leur ont permis, les années suivantes jusqu’à ce jour, d’avoir une marge de manœuvre professionnelle plus large et ne font plus l’objet d’interpellations.

 

Freddy Mulongo est le fils d’un Kabiliste

Pour conclure, si Freddy Mulongo a préféré son activisme politique au moyen des supports de communication, il doit dire clairement à ses partenaires son véritable statut et cesser de souiller toute une profession avec des pratiques peu honorables comme l’intox et la désinformation délibérée. Mais je dois aussi à l’histoire le fait que, contrairement à ce qu’il prétendait subir, Freddy Mulongo n’avait jamais fait l’objet d’une persécution particulière comme il le prétend, ceci pour la simple raison que son père était dans le sérail du « pouvoir ». Freddy Mulongo père avait, en effet, été Ambassadeur itinérant de feu le Président Laurent-Désiré Kabila et, après la mort de celui-ci, il a longtemps continué à fréquenter le Palais de la Nation, offrant ainsi une certaine protection à son troubadour de fils.

 

Réveil FM n’était pas une foudre de guerre

Pour le reste, il faut rappeler aussi cette vérité historique qui retient qu’en son temps, Réveil FM n’était pas cette radio à audience particulière à cause de son statut de radio communautaire. Les autres radios commerciales ou généralistes se livraient une concurrence farouche d’audimats pour attirer les annonceurs, ce qui ne fut jamais le cas pour Réveil FM. J’ai eu à compulser certaines médiamétries produites à l’époque, et que Réveil FM exploitait quand elle avait commencé à diffuser illégalement des news, pour constater que cette radio et les animateurs qui y passaient ne figuraient nulle part.

Affaire à suivre.

Pascal Debré Mpoko

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Commentaires
F
Qui peut croire les mensonges de laboratoire de l'ANR diffusé par Kin kiey Mulumba "Moyibicrate" Alias Debre Mpoko ? <br /> <br /> Que des mensonges pour vilipender un journaliste libre et indépendant. A mourir de rire.
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