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LE BLOG DE PASCAL DEBRE
26 février 2015

Grands Lacs : LES FDLR NE SONT PAS UN PROBLEME CONGOLAIS !

Déjà sur le départ pour relancer sa carrière politique de Sénateur, Russ Feingold, le bientôt ex- Envoyé spécial des USA pour la région des Grands Lacs et la RDC, s’est de nouveau fendu en déclaration pour presser les FARDC à défaire les FDLR. Il a tenu ses propos sur un ton clair donnant l’impression que l’existence de ces forces négatives est le fait de la RDC à qui il donne le devoir de le régler.

 

Russ_Feingold

Les Congolais ont cru rêver lorsqu’ils ont entendu ces propos sur les radios périphériques ce jeudi 26 février 2014. Plus encore, sur RFI, les informations tendaient à mettre en doute l’efficacité des FARDC qui, jusque hier mardi, n’en étaient qu’à leur deuxième jour des opérations. Le bilan des offensives est présenté comme mitigé, tandis que la radio française doutait des positions des FDLR qui, selon elle, ne se trouverait plus sur les sites ciblés par l’armée nationale congolaise.

 

Comment Washington, Paris et New York ont bloqué le retour des Rwandais dans leur pays

Il faut rappeler que les rebelles hutus rwandais sévissent en territoire congolais depuis maintenant 21 ans et que, depuis lors, le Gouvernement congolais avait tout fait pour régler ce problème, et cela moins d’une année après l’entrée massive des réfugiés rwandais sur le territoire congolais. Au départ, en effet, Kinshasa avait sollicité à l’ONU un concours pour renvoyer ces réfugiés dans leur pays. Les populations congolaises de l’Est s’étaient mobilisées pour mettre à disposition des moyens de transport à cette fin, mais l’ONU, alors dirigée par l’Algérien Boutros Boutros Ghali ne donna aucune suite. Au contraire, New York et plusieurs autres puissances occidentales, dont la France et les USA, vinrent à l’appui du Maréchal Mobutu qui avait dissuadé le Premier Ministre de l’époque, Léon Kengo Wa Dondo, de poursuivre cette démarche.

Suite aux démarches du Gouvernement zaïrois de l’époque, la Conseil de sécurité prit deux résolutions appelant au déploiement d’une force chargée de constituer un couloir pour faire rentrer les réfugiés au Rwanda, mais un incident viendra annihiler l’opération. En effet, le camp des réfugiés au Nord Kivu avait été bombardé et l’Occident, ainsi que l’ONU, en prirent prétexte pour annuler cette nouvelle opération.

Ne se lassant point, Kinshasa entreprendra de nouvelles démarches pour solliciter un concours afin que ces réfugiés soient éloignés de la frontière et que les civils soient séparés des militaires. Boutros Ghali commettra une commission qui viendra étudier le dossier sur place et visiter les sites de relocalisation des réfugiés. Une fois de plus, Boutros Ghali rejettera le projet au motif qu’il était trop coûteux.

 

Nième manœuvres dilatoires

Autant donc de faits qui démontrent, d’une part, la bonne foi des Congolais qui tenaient à se préserver des affres de la présence de ces réfugiés en RDC et, d’autre part, que c’est la communauté internationale qui s’y refuse. La raison en est simple : Washington, Paris et New York veulent se faire bonne conscience après avoir été incapables de prévenir le génocide qui se produira au Rwanda, alors que ce mal était prévisible.

Aujourd’hui encore, on peut voir, comme du fil blanc sur un tissu noir, comment cette même communauté internationale fait tout pour que les FDLR ne soient pas défaites. L’objet de ces obstructions est d’éviter qu’une normalisation de la vie politique au Rwanda n’amène à l’organisation des élections qui verraient les Hutus, démographiquement majoritaires, reprendre le pouvoir.

A plusieurs reprises, en effet, il se produit des incidents qui annihilent les efforts pour le rapatriement de ces forces négatives. Le dernier cas en date est cet incident de dernière minute né des révélations de la Monusco sur l’existence d’un dossier rouge sur les deux Généraux FARDC affectés à l’Est pour, justement, coordonner les opérations de traque des FDLR. Ces Généraux étaient pourtant nommé quelque six mois plutôt et la Monusco n’avait rien dit. Même lorsqu’ils ont été affectés à l’Est, silence radio à la mission onusienne jusqu’au moment où le Gouvernement annoncera le lancement des opérations.

Jusque-là, aucune autorité congolaise n’avait été informée de l’existence d’un dossier contre les deux Généraux dont question. Malgré cela, la Monusco fera monter la pression jusqu’à ce que New York décide de suspendre toute collaboration avec la RDC dans la traque des forces négatives rwandaises. Dans le même temps, la mission onusienne à Kinshasa pressait le Gouvernement de lui soumettre son plan opérationnel, craignant que l’offensive militaire ne fasse des dégâts au sein de la population civile.

 

Kinshasa a pris ses responsabilités

Face à toutes ces manœuvres, le Président de la République et Commandant suprême des FARDC va décider de se passer de la collaboration de la Monusco. L’armée nationale est donc allée seule au front. Et jusqu’à ce stade, les ONG évoluant à l’Est témoignent du bon comportement des militaires envers les civils.

En conclusion, il faut répéter que la question de l’existence des FDLR en territoire congolais ne relève pas de la responsabilité de la RDC, mais bien de la communauté internationale qui, depuis 21 ans, s’est toujours opposée au rapatriement des réfugiés hutus rwandais dans leur pays, simplement pour se faire bonne conscience par rapport au génocide rwandais dont elle avait négligé les signes avant-coureurs. La paix en RDC, comme le dit aussi cette même communauté internationale, relève de la responsabilité première des Congolais eux-mêmes, et c’est à cela que le Gouvernement est engagé.

Depuis 21 ans, ce sont les Congolais qui souffrent de la présence des rebelles rwandais sur leur territoire et non les américains, les français ou les fonctionnaires de l’ONU. Il faut mettre fin à ce théâtre macabre.

 

Pascal Debré Mpoko

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