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LE BLOG DE PASCAL DEBRE
2 avril 2015

LAMBERT MENDE RECADRE LA COMMUNICATION ENTRE OBAMA ET KABILA

Obama

Contrairement au compte rendu partiel et partial du communiqué de la Maison Blanche sur l’échange téléphonique entre les Présidents américain, Barack Obama, et congolais, Joseph Kabila, l’entretien a également tourné autour de l’implication des USA dans des initiatives insurrectionnelles en RDC lors du séjour de militants sénégalais et burkinabè. Mais les observateurs neutres se disent choqués de l’écart diplomatique de la Maison Blanche avec son communiqué unilatéral – et non conjoint - sur un entretien entre deux Chefs d’Etat.

Depuis un certain temps, les observateurs objectifs de la situation politique en RDC se disent circonspects de la manière dont la communauté internationale s’implique dans l’évolution des événements, particulièrement ceux liés aux prochaines élections. Si l’on peut déplorer la tension entretenue sur ces perspectives par des compatriotes de l’opposition et d’une frange de la société civile, rien ne peut justifier ce paternalisme aux confins du néocolonialisme qu’affichent certaines puissances occidentales, et même l’ONU, avec les diktats qu’ils tentent d’imposer aux Congolais quant à l’avenir de leur propre pays.

L’année 2015, qui n’est, à peine, qu’à son quatrième mois est symptomatique de cette agitation internationale qui n’a plus à dire son nom. Pour sûr, l’on est en train d’assister à des manœuvres de mainmise sur un pays qui a su se battre pour sortir de la guerre et s’engager sur la voie de sa reconstruction et sa modernisation là où, des décennies durant, le contrôle occidental, avec, notamment, des programmes d’ajustement structurel du FMI. Ceux-ci n’ont apporté que la pauvreté aux Congolais pendant que leurs dirigeants se faisaient affubler des qualités de « bons élèves », simplement parce qu’ils payaient la dette extérieure alors que nos enseignants, nos médecins et autres fonctionnaires étaient constamment appelés à « serrer » la ceinture.

Le dernier cas en date de ce genre d’acharnement est la communication téléphonique que le Président américain, Barack Obama, a eue avec son homologue congolais, Joseph Kabila. Sur le principe, il est tout à fait normal que des Chefs d’Etat échangent autour des relations entre leurs pays respectifs, notamment en échangeant aussi des avis et conseils pour le bien-être des populations. Mais lorsque ce genre d’échange tournent en une sorte de séance d’injonctions des uns sur les autres, l’on peut légitimement s’interroger sur ce qui resterait des us et coutumes diplomatiques, notamment le principe du respect mutuel et de la souveraineté des uns et des autres.

Le plus choquant, dans le cas d’espèce, est de voir qu’un entretien téléphonique fasse l’objet d’un communiqué unilatéral – et non conjoint - de la Maison Blanche allant dans l’unique sens de ce qu’Obama aurait dit à Kabila. Les médias occidentaux s’en sont fait les choux gras jusqu’à susciter une réaction de Kinshasa.

En effet, réagissant à ce communiqué et, surtout, à la manière dont il est agencé et traité par la presse occidentale, le Porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, s’est le devoir de recadrer les choses, non pas seulement en donnant des précisions sur la situation politique réelle du pays, mais aussi en ajoutant la partie de la conversation que la Maison Blanche et les médias occidentaux ont sucrée. Mende a ainsi révélé que les échanges ont également tourné autour de l’implication des Américains dans le séjour, en RDC, de jeunes militants sénégalais et burkinabè venus sous le prétexte officiel d’aider les jeunes congolais à participer à la gouvernance de leur pays.

La réalité, selon les services compétents congolais, est que cette rencontre, financée par l’USAID et encadrée par l’Ambassadeur des USA au Burkina Faso – un Congolais naturalisé américain – avait pour but d’entrainer ces jeunes congolais aux techniques d’insurrection. Les preuves sont là pour l’attester.

Pour revenir au recadrage de la conversation entre Obama et Kabila, Lambert Mende a révélé ce qui suit : « Il (Ndlr : Obama) a plaidé auprès du Président Kabila pour que cette collaboration reprenne (Ndlr : entre les FARDC et la Monusco). Le Président va examiner cela. Il n’a pris aucune décision. Puis Barack Obama a encouragé notre Président à poursuivre l’œuvre de démocratisation pour laquelle il l’a félicité et de l’amener jusqu’au bout en donnant au peuple congolais la possibilité d’avoir des élections qui respectent la Constitution, les droits de l’homme et les droits des individus ».

Le Porte-parole du Gouvernement congolais s’est, par ailleurs, étonné de l’omission, dans le communiqué de la Maison Blanche, d’une partie de la conversation entre Obama et Kabila. Il a, en effet, révélé que Joseph Kabila a évoqué l'implication d'un diplomate américain d'origine congolaise, basé en Afrique de l'Ouest, dans la tentative de déstabilisation de la RDC avec les avec les activités des militants des mouvements « Y'en a marre » et « Balai citoyen » à Kinshasa.

La vérité est donc têtue et infalsifiable…

Pascal Debré Mpoko

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