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LE BLOG DE PASCAL DEBRE
12 mars 2015

ONU – RDC : LA MOUSCO RAJOUTE L’HUILE AU FEU

Kobler

Le Conseil de sécurité a fait état, mercredi, d’un rapport de la Monusco qui affirme avoir disqualifié 7 nouveaux officiers FARDC et PNC qui viennent s’ajouter aux deux généraux dont la situation est à la base de la crise entre l’ONU et la RDC. Comme avec les deux généraux, la mission onusienne ne donne aucune justification à cette disqualification, alors qu’aucune autorité congolaise n’a vu ce document. La crise vient donc en rajouter à la crise.

Alors que Kinshasa et New York sont encore à couteaux tirés, la Monusco vient de jeter un nouveau pavé dans la marre et d’aggraver ainsi la crise. En effet, le même jour – mercredi dernier - où Martin Kobler plaidait à Kinshasa, au cours du point de presse hebdomadaire de la Monusco, pour le rétablissement de la collaboration entre la RDC et la Monusco, un communiqué du Conseil de Sécurité a fait état d’un rapport de la mission onusienne dans lequel elle dit avoir indexé 7 officiers FARDC et PNC représentant un « risque réel » de « violations graves des droits de l’homme ». A l’instar de l’affaire des 2 généraux à la base de la brouille, ce rapport, dont les autorités congolaises n’ont pas eu connaissance au préalable, ne reprend aucune preuve de ces « soupçons ».

Dans le même rapport, la Monusco fait le bilan des événements de janvier dernier et accuse les services publics ainsi que les FARDC et la Police de violation des droits de l’homme pour avoir tué 20 civils et arrêté plus de 500 personnes. Le Gouvernement est aussi épinglé pour la restriction des libertés d’expression par la coupure de l’Internet et du signal de certains médias audiovisuels.

Il n’en faut donc pas moins pour exacerber la crise entre la RDC et l’ONU. En effet, là où la Monusco parle de violations des droits de l’homme, le Gouvernement avait déjà indiqué que Kinshasa avait vécu une insurrection visant à renverser le pouvoir, en violation de l’alinéa 2 de l’article 64 de la Constitution. Cette situation de guerre larvée impliquait certaines mesures visant à préserver la sécurité de la nation, notamment la coupure de la communication à travers, entre autres, l’Internet. Même en occident, les situations d’insurrections amènent toujours à la prise de certaines mesures coercitives et contraignantes, même en termes de restriction de certaines libertés pour l’intérêt national, et la RDC n’avait pas à y faire exception.

Quant au dossier des 7 officiers disqualifiés, il ne fait qu’aviver la colère de Kinshasa qui, une fois de plus, n’a jamais eu connaissance d’un rapport à leur sujet.

 

Nouvelle preuve qui accuse la communauté internationale

Si tel est réellement le cas, comment expliquer une telle démarche qui va à l’opposé de la recherche de l’apaisement ? Les observateurs ne sont pas dupes et sont catégoriques pour affirmer qu’en fait, la communauté internationale vient, là, d’apporter une nouvelle preuve à son combat contre l’éradication des FDLR.

Dans des révélations qu’il avait faites en 2001 à Bruxelles devant des représentants de la diaspora congolaise , Léon Kengo Wa Dondo, ancien Premier Ministre, en avait donné la preuve et avait même cité certains acteurs de l’époque qui y travaillaient. Il s’agit, entre autres, de Boutros Ghali, Secrétaire Général de l’ONU à l’époque, George Moose, Secrétaire d’Etat américain, Rochereau de la Sablière, Représentant permanent de la France, et Mobutu Sese Seko qui cherchait à se réhabiliter dans l’estime de la communauté internationale. Tous s’opposaient aussi bien au rapatriement des réfugiés hutus rwandais qu’à la séparation des civils et des militaires, et à leur éloignement de la frontière.

Les manœuvres que l’ONU multiplie aujourd’hui se rapprochent de cette époque-là. La tactique d’aujourd’hui voudrait qu’en retirant son appui aux FARDC, la Monusco espère que celles-ci ne sauront pas, à elles seules, désarmer les FDLR qui continueront ainsi à exister. Le but est d’éviter à ce que les rebelles arrêtés soient renvoyés dans leur pays où personne ne les attend.

En 2001, Kengo avait, en effet, révélé que le but de ces obstructions était d’éviter qu’en rentrant chez eux où la vie politique se normaliserait, les hutus, démographiquement majoritaire, ne reviennent au pouvoir en cas d’élections.

Aujourd’hui, les donnes ont beaucoup changé, à commencer par la montée en puissance des FARDC et le renforcement de la volonté politique pour en finir avec les groupes armés étrangers et nationaux à l’Est du pays. La visibilité, déjà à travers les médias et les interventions des spécialistes, des actions des uns et des autres imposent aussi certaines limites à des opérations contradictoires à la volonté de paix.

Demain, la RDC triomphera certainement des forces obscures.

Pascal Debré Mpoko

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